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19 décembre 2023 2 19 /12 /décembre /2023 06:50
Les femmes dans la société Viking

Les femmes dans la société Viking

Dans la société de l'Âge Viking, les rôles étaient clairement définis selon le sexe.

La femme commençait probablement dès l'enfance par apprendre à accomplir les arts ménagers et les pratiques agricoles, à suivre les préceptes de sa famille, connaître les lois morales en vigueur et servir l'intérêt du clan.  

Le mariage était une de ces institutions destinées à préserver et accroître la prospérité de la famille et le choix d'un époux était la prérogative des parents ou tuteurs.

Avec les hommes qui partaient en expéditions guerrières ou commerciales, la gestion quotidienne de la maisonnée ou de la ferme devenait l’apanage de l'épouse, la húsfreyja (maîtresse de maison), qui gagnait ainsi en autorité comme en indépendance et jouissait en retour pour cela d'un profond respect. En effet, l'épouse nordique participait de la sorte à la position et à la fortune de son mari. "Les sagas de contemporains prouvent, par exemple, qu'elle n'était jamais tenue pour un objet de plaisir, qu'on la respectait et que ses avis étaient toujours écoutés".

Toutefois les femmes n'avaient bien évidemment pas le même statut, ni les mêmes prérogatives, selon la classe sociale à laquelle elles appartenaient.

La femme esclave
La femme esclave est appelée ambátt ou des ambáttir. Elles étaient généralement vouées au travail non qualifié, mais aussi aux tâches les plus lourdes et les plus ingrates. Les femmes esclaves moulaient le blé et le sel, un travail éreintant nécessitant l'usage d'un moulin à bras manuel, procédaient à la traite, au barattage et à la lessive. Au sein d'une grande exploitation. Les femmes esclaves s'occupaient aussi souvent des enfants.

Elles pouvaient également être les domestiques personnelles du maître des lieux, et rendre certains services occasionnels en tant qu'esclaves de lit. Certaines d'entre elles furent sacrifiées pour accompagner leur maître jusque dans la mort.

La femme de la classe moyenne
La vie de la grande majorité des femmes se limitait au foyer sur lequel, cependant, elles régnaient de plein droit, avec une autorité absolue. Les femmes devaient se marier, faire des enfants, les élever, prendre soin des personnes plus âgées et s’occuper de la maisonnée, c'est-à-dire de la plupart des tâches ménagères (la cuisine, le nettoyage, la confection des tissus et des vêtements) et, dans les fermes, de certaines tâches agricoles.

Outre l'agriculture, l'élevage et la confection de textiles et vêtements, les femmes pouvaient gagner leur vie dans le commerce, que ce soit en famille ou seules responsables.

La femme de la noblesse
Les femmes dont parlent les sagas, ou bien dont les sépultures souvent riches d'offrandes funéraires sont mises au jour par les archéologues, étaient majoritairement issues de l’aristocratie, propulsées par le jeu des alliances ou l'héritage de leur haut statut social à la tête de grandes maisonnées ou d'exploitations agricoles.

Elles détenaient les clés du garde-manger et des entrepôts, contrôlaient les provisions et avaient sous leur responsabilité un personnel important composé de mains-d'œuvre, domestiques et esclaves. Il est fort probable qu'en supervisant de grands travaux, elles aient pu gouverner par l'exemple et mettre la main à la pâte.

La domesticité qu'elles avaient à leur service leur assurait sans doute davantage de temps pour s'occuper d'elle-même et bénéficier de moments de loisirs, choses certainement rares et exceptionnelle dans la vie des femmes à l'époque viking.

La taille moyenne des femmes, était de 1,58m. Elles étaient aussi globalement plus musclées que les femmes d'aujourd'hui, notamment parce qu'elles effectuaient des tâches très physiques. 

Les femmes devant la loi
Les femmes scandinaves à l'Âge Viking avaient plus de droits qu'ailleurs en Europe. Et même si elles n'avaient pas pour autant les mêmes droits que les hommes, il n'en reste pas moins que les femmes jouissaient de dispositions légales parfaitement enviables pour l'époque. 

La différence de traitement intervenait dès la naissance. Les filles étaient presque exclusivement les seules victimes des infanticides, suivant la coutume de l'exposition des nouveau-nés. Les fils avaient plus de valeur. En outre, avoir moins de femmes se traduisait par une réduction du nombre des naissances et donc du nombre de bouches à nourrir. Cette coutume s’est poursuivie même après l’arrivée du christianisme.

Les interdits
Légalement, une femme était placée sous l'autorité de son mari ou de son père. Le recueil de lois islandaises appelées Grágás, en vigueur jusqu'au XIIIème siècle, précise qu'il était interdit aux femmes de porter des vêtements d'hommes, de se couper les cheveux courts ou de porter des armes.

Dans le droit successoral, une femme ne pouvait pas hériter autant que ses frères. Toutefois, si le mari décédait sans héritier mâle ou si le fils mourrait du vivant de la mère, celle-ci entrait en possession de tous les biens.

Il lui était interdit de participer à la plupart des activités politiques ou gouvernementales. Elle ne pouvait donc pas être goði (chef de clan), ni juge, et ne pouvait pas introduire une cause devant le Þing à moins qu’un homme n’entreprenne les poursuites en son nom.

Les mariages étaient arrangés par le père ou d’autres membres masculins de la famille (bien que le consentement de la future épouse était souvent recherché), car les mariages représentaient, avant toute considération sentimentale, des alliances familiales et claniques. Il semble que les veuves profitaient d’une plus grande liberté de choix que les femmes non mariées.

Les libertés
Une femme pouvait demander le divorce, bien que pour des raisons spécifiques. Plus remarquable encore, dans le cas d’un divorce, une femme reprenait la dot. Qui constituait la plupart du temps la seule richesse qu'elle pouvait prétendre hériter de sa famille.

Les lois protégeaient tout particulièrement les femmes contre l'attention non désirée d'un homme envers elles, mais aussi contre la violence conjugale. Aussi, la violence conjugale est la raison la plus couramment invoquée pour divorcer. C'était un grave déshonneur pour un homme de blesser une femme, même accidentellement comme lors de l'attaque d'un foyer.

N.B: La seule exception concerne les femmes capturées au cours des raids vikings comme butin, pour être vendues comme esclaves. Les Vikings étaient moins enclins à cette pratique que d'autres envahisseurs. D'ailleurs, le viol est pratiquement inexistant dans les récits des sagas. 

Seule une femme non mariée et sans fils, d'après les lois islandaises et norvégiennes, pouvait hériter de la charge de chef de famille ou de clan. Elle portait alors le titre de baugrygr ou ringkvinna. Ainsi, l'ensemble des tâches et des droits associés à la position de son défunt parent lui incombait, comme celui de réclamer et obtenir des dédommagements lorsqu'un membre de la famille était assassiné, et ce jusqu'à ce qu'elle se marie et que cette charge soit transféré à son époux.

Les femmes et la religion
Les femmes exerçaient une grande influence, notamment en matière de croyances et pratiques religieuses. Les femmes étaient hautement considérées dans les affaires religieuses. La mythologie nordique regorge d'ailleurs de créatures féminines: déesses, géantes, elfes, nornes, valkyries...

Dans la société scandinave, la völva, tout autant prêtresse que prophétesse, était généralement une femme âgée ayant rompu ses attaches familiales, qui errait à travers le pays.

Les völur
Selon la mythologie et les récits historiques, les völur sont censées posséder des pouvoirs identiques à ceux du père des dieux, Odin. Elles sont même capables de connaître l’avenir des dieux comme le rapporte notamment la Völuspá, dont le titre lui-même se traduit par "chant de la prophétesse". Le seiðr (littéralement  "bouillonnement, effervescence"), soit l'enchantement pratiqué par la seiðkona. Bien qu'il y ait eu aussi des hommes, appelés seiðmaðr, le seiðr exigeait tout particulièrement l'ergi (la féminité). Le seiðr se caractérisait par une transe et visait à percer les desseins des nornes (divinités du destin) afin de connaître le destin (vyrð en vieux norrois), ou à changer le chamane en animal.

Les femmes et la christianisation
Lorsque le christianisme est arrivé en Scandinavie, là encore, il semble que les femmes aient été plus réceptives que les hommes à cette nouvelle religion.

Les femmes et la guerre
L'indépendance et la liberté relatives des femmes à l'Âge Viking, comme l'autorité et les responsabilités qu'elles devaient exercer pendant les longues périodes d'absence des hommes partis en expédition, leur imposaient logiquement d'être en capacité à minima de se défendre, à défaut de se battre. Pour autant, le débat fait rage dès lors que l'existence de femmes guerrières est évoquée.

Même si le sort des femmes scandinaves est souvent décrit comme sombre, il y en a très peu, hommes ou femmes, dont le sort dans le Grand Nord à l'époque viking n'est pas sombre. La culture nordique offre certainement bien plus d’opportunités aux femmes de haute naissance que n’importe quelle culture européenne ou méditerranéenne de l'époque. Non seulement elles détiennent le pouvoir derrière le trône, mais elles détiennent ouvertement le pouvoir dans toute la Scandinavie à l'époque viking. principalement en raison du culte du magnétisme personnel. Alors que les femmes se rendent rarement sur le champ de bataille ou se lancent dans une aventure viking, la sagesse est considérée comme un trait au moins aussi précieux chez un leader qu'une arme forte. 

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